Pourquoi modifier la desserte ?

Cette page va tenter de vous donner les éléments de contexte : quelle est aujourd’hui la situation du RER D ? pourquoi vouloir modifier les dessertes ?

La situation du RER D en 2016

Vous êtes nombreux que ce soit sur le blog SNCF de la ligne D, sur Twitter, sur Facebook, sur notre forum, via notre formulaire de témoignages à dire et à répéter que la ligne D ne fonctionne pas comme elle devrait: nombreux retards, nombreuses suppressions de trains, trajets dans des conditions de confort toutes relatives, information voyageur pas toujours cohérente et adaptée.

Et pourtant fin 2013, la mise en place de la grille horaire actuelle, avec de nombreux allongements de temps de parcours, devait s’accompagner d’une forte diminution de l’irrégularité de la ligne (le STIF avait même évoqué, en 2009, une amélioration de 8 points de la régularité avec la mise en place de la nouvelle desserte). Ce n’est pas exactement ce qui s’est passé:

  • la ponctualité a en effet quasiment stagné pour les voyageurs les plus éloignés de Paris
  • une tendance globale à la baisse se produit depuis le début 2014

ponctu_d

Ce graphique (source SNCF) montre:

  • une tendance continue à la baisse de la ponctualité de 2010 (86,5 %) à 2013 (83,1 %)
  • une remontée entre les années 2013 et 2014 (86,5 %), soit 3,4 % d’amélioration, due à la mise en place de la nouvelle desserte en décembre 2013
  • une nouvelle tendance à la baisse de 2014 (86,5 %) à 2016 (85,5 %, chiffres partiels)

Le constat d’une situation non-satisfaisante n’est donc pas fait uniquement par les usagers, il l’est également par la SNCF et par le STIF.

Lors de nos rencontres régulières avec la direction de la ligne D, une grande partie du temps d’échanges est consacrée aux constats mais aussi aux mesures envisagées et mises en place.

En témoigne ce compte rendu en quelques images d’une réunion qui s’était tenue le 20 avril dernier en fin d’après-midi:

tweet-julien-dehornoy-20-04-2016

Vous êtes nombreux à constater que, d’année en année, les trains sont de plus en plus chargés. C’est évidemment confirmé par les chiffres. En 10 ans, le nombre de voyageurs transportés par la ligne D un jour de semaine a augmenté de 50 %. Ainsi, il était en 2015 de l’ordre de 600 000 à 620 000 voyageurs (si vous faites un aller le matin et un retour le soir, vous êtes compté deux fois dans la journée).

La situation du RER D dans les années à venir

Si on se projette en 2026, soit dans 10 ans, et si on garde le même taux de progression, il y aurait chaque jour de semaine plus de 900 000 voyageurs qui emprunteraient la ligne.

A voir le nombre de programmes immobiliers (bureaux, logements, bâtiments logistiques) tout au long de la ligne, que ce soit en grande couronne, en petite couronne ou même à Paris, la population desservie par la ligne D n’a pas fini d’augmenter.

A titre d’information, la SNCF a annoncé il y a quelques jours que 2016 devrait se solder par une augmentation de 7 % du nombre de voyageurs Transilien par rapport à 2015, en partie à cause de la mise en place du forfait Navigo toutes zones…

Or:
  • les trains sont déjà pleins aux heures de pointe
  • on ne peut pas trouver actuellement de rames à 2 niveaux compatibles avec notre ligne
  • les voies actuelles et les gares ne savent pas accueillir davantage de trains…

comment peut-on donc transporter autant de voyageurs supplémentaires  ?

Le dernier point concerne les rames. La ligne est actuellement équipée de rames à 2 niveaux appelées Z2N (sauf navettes « petits gris » desservant Juvisy – Corbeil – Melun).

De nouvelles rames devraient faire leur apparition sur la ligne D à partir de 2021. Elles sontaujourd’hui connues sous les noms de « RER 2N NG » ou plus simplement « RER NG » et seront en principe fabriquées par le consortium Alstom-Bombardier.

  • Elles seront dotés d’un plancher haut (95 cm au-dessus du niveau du rail), mais probablement pas de marche intermédiaire (à la différence de nos rames actuelles). Elles ne pourront donc desservir que des gares équipées de quais hauts (92 cm, éventuellement 76 cm, mais pas moins).
    Or, un certain nombre de nos gares sont encore dotées de quais de 55 cm de haut: celles-ci ne pourront donc pas être desservies par le nouveau matériel si les quais ne sont pas modifiés. Ce qui prendra du temps et coûtera de l’argent, beaucoup d’argent.
  • Pour des raisons liées à l’architecture (davantage de portes pour faciliter les montées et les descentes en gare) et au respect des critères d’accessibilité, elles disposeront probablement de moins de places assises que les rames actuelles.

Tous ces éléments amènent la SNCF à la conclusion suivante:

  • laisser la ligne en l’état ne sera de toute façon pas tenable au delà de 2021
  • il est nécessaire de modifier la desserte à court terme

Notre rôle sera ici de vérifier que les changements qui seront menés le seront bien dans l’intérêt de tous les voyageurs de la ligne.