Ce samedi 30 septembre 2017, la mairie de Soisy-sur-Seine et le collectif des habitants et associations du Val de Seine organisait à nouveau une réunion publique sur le RER D et les futurs horaires.
Réunion : RER D Pour des trains du quotidien… en marche !
Présents (non exhaustifs) :
- Marie Guévenoux – députée
- Olivier Leonhardt – maire de Sainte Geneviève des Bois et sénateur
- Vincent Delahaye – maire de Massy et sénateur
- Stéphane Raffalli – Maire de Ris Orangis
- Francis Chouat – Maire de la Ville d’Evry et Président de Grand Paris Sud
- Aurélie Gros – VP du Conseil départemental de l’Essonne et de la Région Ile-de-France
- Caroline Parâtre – VP du Conseil départemental de l’Essonne et de la Région Ile-de-France
- Jean-Philippe Dugoin-Clément – Maire de Mennecy et conseiller régional IdF
- Jean-Baptiste Rousseau – Maire de Soisy-sur-Seine.
- Philippe Jumelle – Maire de la Ville d’Étiolles
- Jean-François Bayle – Maire adjoint de Corbeil-Essonnes
- Jacques Mione – Maire de Ballancourt
- Jacques Vandeputte – Animateur du collectif des habitants et associations du Val de Seine
Début de la réunion publique à 14h45 dans la salle du Grand Veneur, à Soisy-sur-Seine. La salle est pleine à craquer, soit un peu plus de 250 personnes.
Le maire de Soisy introduit cette réunion. Il s’agit d’un sujet crucial pour le territoire.
Le directeur de la ligne s’est excusé de son absence (rires dans la salle), ainsi que Stéphane Beaudet (NdR : Vice-président de la région Île-de-France, il est en charge de ce dossier SA 2019). Le maire remercie des membres du collectif pour leur implication. Cette journée de mobilisation a été fait dans un esprit positif. Une séance de questions/réponses est prévue à la fin.
Le RER D a été créé en 1987, c’est la ligne la plus longue avec 197 km, ce qui pose problème à la SNCF. La ligne est très fréquenté, plus de 600 000 voyageurs par jour, avec une perspective en 2030 d’une augmentation à 900 000 voyageurs. Le projet proposé ne prend pas en compte cet augmentation des voyageurs : une amélioration de la capacité est prévu sur la branche Villeneuve Saint-Georges − Melun avec ce projet, mais pas sur les branches de la Vallée (Juvisy − Corbeil via Ris Orangis) et de Malesherbes.
Contexte de la situation : Issu de la publication de deux rapports de la cour des comptes, en 2010 et en 2016. Le réseau transilien correspond à 10 % du réseau ferré national, mais à 40 % des voyageurs, soit 12 fois plus que le TGV. Il y a un sous investissement chronique depuis 30 ans sur les rails mais aussi les trains et les caténaires (celles du RER C ont 90 ans de moyenne). Cela explique un tiers du retard observé lors des voyages. Cela est également couplé avec une dérive habituelle des coûts des travaux. En moyenne, on observe un coût supérieur de 92 % par rapport à ce qui est prévu. Cela explique la persistance des mauvaise performances. Dans le même temps, la RATP a amélioré ses indicateurs, et rajeuni son parc de train de 10 ans (contre une seule année pour la SNCF).
Situation de la rive droite : Il y a un déficit de transport. Aucune liaison de bus entre Soisy et Draveil, une fréquence insuffisante entre Soisy et Évry, et des bus bondés en heure de pointe. On observe donc une exaspération des usagers. Jacques Mione prend alors la parole pour détailler cela. Les chiffres de la SNCF indique un taux 77 % de satisfaction à l’allée, 64 % au retour sur la branche de Maleshbers. Les principaux problèmes sont la ponctualité, les problèmes d’annonces visuelle/sonore en gare, les trains bondés. Et en plus, l’été, il n’y a pas de climatisation dans les rames. Passer 40 min de trajet dans une chaudière, c’est difficile.
Le sujet de la ponctualité préoccupe beaucoup la SNCF et le STIF. Objectif de la ligne D : 92,5% de ponctualité, avec un minimum à atteindre de 87%. En 2013, ce chiffre est tombé à 83%, ce qui a amené à la création du SA 2014. Lors de sa mise en place, les chiffres de ponctualités remontent pour atteindre presque 87%. D’ici 2030, la ponctualité va continuer à se dégrader sauf si on prend des mesures. On veut des mesures de la SNCF pour qu’il y ait une amélioration, qui doit concerner tout le monde.
Il y a également une prise de conscience chez les décideurs. Plusieurs citations défilent alors sur la présentation. Ainsi, Valérie Pécresse parle de burnout des franciliens, Emmanuel Macron indique qu’il faut donner la priorité sur les transports du quotidien, et Nicolas Hulot va dans le même sens, avec une priorité sur les transports. Cette prise de conscience est plutôt favorable pour avoir des investissements sur le réseau.
Passons maintenant au projet proposé par la SNCF : il y a eu une délibération au STIF du 11 janvier votant pour la refonte. Elle a été complété le 20 septembre par une délibération de la commission permanente. Jean-Philippe Dugoin-Clément prend alors la parole. Le STIF, au travers de son vice-président, disait que les délibérations étaient en stand by tant que le projet n’était pas définitivement acté. Or, la délibération qui devait être initialement signée était une convention tri-partie, afin de garantir l’exécution des travaux pour le SA 2019, et cela, alors même que la consultation n’avait pas eu lieu.
Une motion de renvoi concernant le point sur le RER D a été débattu pendant plus de 2 heures, avec 1h d’interruption de séance. Mme Pécresse a repris la main sur le dossier et a proposé un sous amendement pour qu’aucun travaux ne soit lancé sans la concertation et sans une délibération. Pour la première fois, les élus, les associations et les usagers ont vu un arrêt, ou du moins un recul sur ce sujet. La présidente a souhaité dire qu’on ne peut pas ne pas avoir une concertation. Concernant la forme de la concertation, M. Dugoin-Clément indique qu’il avait eu la présidente de la région le matin même. Elle souhaite investir dans ce sujet, et a émi son souhait de recevoir les associations d’usagers dans les prochains jours. De toute évidence, le dossier a été malmené, pour avoir des progrès.
Sur le projet en lui-même, il part du constat que la ligne D est trop longue et trop compliquée. Du coup, on la raccourcit, et on coupe des branches. Tous ceux au-delà de Corbeil n’auront plus de train pour Paris. Et tous les trains de Corbeil venant de Paris passeront par le plateau. Une correspondance à Juvisy sera donc obligatoire.
Aujourd’hui, le trajet de la vallée vers Paris est en moyenne de 38 min. Dans le SA 2019 proposé, le trajet passera à une moyenne de 41 minutes, quand tout roule bien avec une correspondance sur le même quai. Ces navettes à destination de Juvisy auront comme origine Malesherbes.
Conséquence : Les conditions de transports seront alors dégradés, devoir faire une correspondance obligatoire est fatiguant, et il y aura alors un temps d’attente supplémentaire. De plus, il y a un risque de problème de places assise à Juvisy, puisque les gens du plateau vont se caler sur le direct, qui va donc être plein. Cette correspondance entraînera également un problème de déplacement pour les personnes à mobilité réduite.
Pour évoquer cela, Monique Mainson de l’association des paralysés de France prend le micro. Globalement, avec ce projet, les remarques des personnes en handicap n’ont pas été prises en compte. Le schéma directeur du RER D mentionne cette accessibilité. Cette correspondance correspond à une rupture, notamment aux personnes à mobilités réduites ainsi qu’aux personnes âgées, ce qui est plus difficile. La loi handicap de 2005 demande que les lieux publiques doivent être accessible et son article 45 l’applique sur les transports. Il y a aussi un problème pour les personnes malvoyantes pour se déplacer. Ce projet accentue l’angoisse de déplacement, puisqu’il y a, entre autre, beaucoup de facteurs pouvant poser problème. Entre autres, des soucis lors de la montée dans le trains, de voyages debout, d’annonces sonores ou visuelles non entendues ou incompréhensible, de bousculades, etc… Tout cela entraîne un problème d’accessibilité. On a tous besoin d’avoir cette continuité de parcours, en évitant les correspondances. On espère donc d’avoir cette continué sans correspondances, quitte à ce que les trains soient omnibus. La desserte actuelle fait suite à une consultation publique où elle a été actée, et on ne veut pas de dégradation. (Applaudissement)
Pour que cette correspondance fonctionne, il faut que les trains soient à l’heure. Actuellement, ce n’est pas le cas. Cela va donc créer du stress pour les voyageurs concernés. Un docteur prend la parole. J’ai plus de 40 ans de médecin de travail dans la région de Juvisy, j’ai eu de nombreuses remontés de gens concernant les transports. On nous raconte qu’il y aura des nouvelles rames, mais avec moins de places assises. Actuellement, vous êtes debout depuis Juvisy, entre le parfum de la voisine, la musique du voisin, etc… Les gens ont l’angoisse d’arriver à l’heure du travail. Comment voulez-vous allez bien avec notre ligne ? Dans les trains, on voit des personnes avec des poussettes, et je ne vois pas un jour sans devoir donner un coup de main pour qu’elles puissent grimper dans le train. Il y a quelques années, en passant en gare, je vois un pauvre monsieur qui était handicapé, il attendait l’ascenseur. Au guichet, on m’informe que pour pouvoir l’utiliser, il fallait récupérer la clé qui est à l’étage. Je plains les employés des gares, qui prennent toutes les remarques. J’ai aussi vu également, sur la francilienne, lors de la grève de l’autre jour, sur un panneau : Osons les transports en commun.
En tant que médecin, on ne parle que de la pénibilité lié au travail, mais pas ceux liés au trajet. Une étude à montrer que l’accidentalité en voiture augmente quand le trajet est pour une raison professionnelle, y compris si c’est pour aller à la gare afin de prendre le train.
Le docteur termine sa participation en évoquant que le seul train qui roule bien à Soisy en ce moment, c’est le petit train spécialement monté pour l’occasion (venant de Vendée), dans le parc à côté de la salle. (Applaudissement)
Stéphane Raphalie prend maintenant la parole, pour évoquer les désagréments liés à l’insécurité lié à une correspondance sur un quai extérieur.
Il commence à rappeler que Ris Orangis, c’est la plus grande des petites gares. Le RER D est un sujet qu’on suit depuis très longtemps. Il y a quelques années, on avait créé l’association D moins, et j’ai qu’une chose à dire : mobilisons-nous ! Si je fais le bilan depuis la dernière réunion publique, des choses sont positives : la mobilisation citoyenne est très soutenue, on a une parole présidentielle et gouvernementale qui nous est favorable (on sait au plus haut sommet de l’État que les transports du quotidien doivent être une priorité), et on a l’ensemble des élus locaux qui sont mobilisés, c’est très important qu’ils soient parmi nous. Il y a des relais au niveau de la région, on atteint un seuil critique. On connaît les solutions, qui cela depuis des années. Enfin, c’est mise à l’ordre du jour par Mme Pécresse. Cependant, il y a aussi des points négatifs : Paris et la région vont organiser les JO 2024, et sont candidats pour l’expo universelle. L’ensemble des moyens vont donc être mobilisés pour les réussir. Dans les arbitrages, si on n’en fait pas encore plus, on va perdre nos trains pour Paris car l’intérêt national va primer sur ce petit bout d’Île-de-France. Le ton courtois de notre démarche doit rester aimable et pédagogique, il doit être préservé et aussi ne jamais douter de la bonne foi de la présidente de région, qui découvre en profondeur l’impact de ses décisions. La mobilisation citoyenne doit être plus visible, en plus que cette simple AG, et la voie judiciaire avec des avocats pour que ces décisions qui rompt cette équilibre doivent être évoqués.
Philippe Jumelle, le maire d’Etiolles, continue. Ça n’est pas seulement les usagers des transports, mais c’est l’ensemble des habitants qui sont concernés. Car c’est un argument de vente quand on a un train qui relie la ville à Paris. L’immobilier est assez cher, et on observe que les gens, pour se loger, vont de plus en plus loin de Paris. Dans la presse, on peut lire que les sites olympiques doivent être à 45 min de Paris. Nous aussi, on voudrait être à 45 min de Paris. C’est censé être une solution d’attente pour 2024/2025, mais on doit aussi faire attention à ce que ça ne doit pas que pour le nord, avec le secteur du stade de France. J’ai deux exemples de report de promesses en tête. Les élus de Savigny devaient voter une motion car les travaux d’accessibilités sont reportés de 3 ans. Dans un autre projet, le tram train Évry-Massy, il y a 18 mois de retard qui sont annoncés, ce qui offrirait pour les habitants une solution efficace pour rejoindre Massy. Lors de la précédente réunion, j’ai demandé à la salle s’ils voulaient croire aux promesses d’amélioration de la sncf ? Je n’ai entendu qu’un grand non général.
Après ces interventions, les animateurs de la réunion reprennent la parole, pour passer à la partie suivante de la réunion, qui concerne les interrogations restantes sur ce projet. On l’a vu précédemment, on observe une augmentation du nombre de voyageurs sur la ligne. Mais quid de l’augmentation de la capacité de transport ? Il n’y a pas de réponse du projet sur notre branche. Alors que pour la branche Melun, ce projet apporte les Sénart express. Ce SA 2019 ne répond même pas au problème fondamental.
Ensuite, parlons de la hauteur de quai. En France, les quais font 55 cm de haut. La RATP a des quais à 110 cm. La SNCF, dans notre région, a décidé que les quais feraient 92cm. Ils sont en train d’être refaits pour le moment. Dans les gares qui ont encore un quai bas, les trains ont des marches pour permettre aux gens de circuler. Les futurs trains de la ligne, les RER NG seront prévus pour les quais à 92 cm, et qui seront incompatible avec des quais plus bas. Pour faire la navette qu’ils ont prévu sur notre branche, il y aura des Région 2N, qui sont conçu pour les quais à 55cm. On ne pourra donc plus aller à Paris.
Il y a aussi la question de la correspondance. Si une correspondance est quai à quai, comment pourrait-elle être faite avec un train pour des quais à 92cm et un autre prévu pour des quais à 55cm ? Aujourd’hui, à Juvisy, les quais viennent d’être refait à 92cm.
Le maire de Soisy propose maintenant de faire un point sur les actions menées depuis janvier. Il y a eu deux réunions publiques et un recours gracieux adressé au STIF contre la délibération du 11 janvier, mais pour l’instant aucune réponse.
Jacques Mione, maire de Ballancourt apporte des détails sur ce point. Sur le sud de l’essonnes, avec l’ADUMEC (Association des usagers et élus de la branche Malesherbes), et on a engagé avec un cabinet d’avocat un référé. Pour le moment, le caractère d’urgence a été retoqué, et on attend l’avis sur le fond.
Concernant la ponctualité, sur la branche de Malesherbes, on est à 80 % le matin, et 64 % le soir. On nous dit également que pour un train sur deux, il faudra changer de quai, mais cette contrainte ne sera pas dans les indicateurs. Sur le plateau d’Évry, on a +7 % de fréquentation, alors que sur la branche Malesherbes, c’est +15 %. On a vraiment l’impression que la SNCF veut améliorer la ponctualité sur le dos des moins nombreux.
On a demandé le nombre de détenteurs de passes Navigo sur le secteur, mais la SNCF ne nous n’a jamais répondu. En effet, de part la particularité de la ligne, il y a une évasion des usagers sur les autres branches. On a fait 50 réunions d’élus et 2 réunions publiques et depuis l’an dernier, le projet n’a pas bougé. Où est donc la concertation ? C’est juste que de l’information pour le moment.
La réunion se poursuit en évoquant la pétition réalisé par le collectif, à destination du STIF, de SNCF et de la ministre des transports. Aujourd’hui, on a près de 1 500 signatures en ligne ainsi que 1 000 sur papier. Une invitation est d’ailleurs lancé pour aller la signer. Pour le moment, la seule réponse obtenue est celle de la ministre, qui nous a renvoyé auprès du STIF. Il y a également eu une question écrite par Stéphane Raffalli qui est absent, il a eu récemment une réponse, mais sans plus de précision sur son contenu. Il y a également eu la création d’un collectif, contenant à la fois des usagers, des habitants, des experts et des élus, avec une réunion hebdomadaire.
Ses principes :
1) On souhaite voir une amélioration pour tout le monde. La ligne de la vallée est en croissance.
2) On veut avoir une concertation. On a fait appel à l’école polytechnique de Lausanne, des décideurs, mais ceux qui connaissent le mieux le territoire, c’est les usagers et les élus de proximité. Le site de la CNDP définit ainsi une concertation : recueillir l’ensemble des avis et ou du grand public AVANT la prise de décision. On a l’impression que tout est validé alors que la concertation n’est pas encore réalisée. Un article du Parisien utilise quant à lui le terme de mascarade. On a une possibilité, c’est de faire appel à cette Commission Nationale du Débat Public afin d’avoir un garant. Cette demande sera formulée auprès du STIF et de la SNCF.
Jacques Vandeputte prend la parole. Nos demandes : Pas de changement obligatoire à Juvisy. On veut une amélioration pour tous les usagers. On pense qu’on peut réfléchir avec SNCF pour des solutions pour tous. À partir de la situation existante, on peut améliorer la ligne du plateau en demandant la création d’un deuxième train direct via les voies M (pour un trajet vers Paris d’environ 30 min), c’est juste un soucis d’organisation chez SNCF.
Il est également possible d’utiliser le terrier de Bercy sur notre ligne, mais ce n’est pas le cœur du problème.
Cette solution à l’avantage de conserver la qualité sur la ligne de la vallée, puisqu’il y aura toujours autant de trains sur cette branche qu’actuellement.
Contrainte : Travaux sur le terrier de Bercy (qui sont évoqués dès le SA 2009), ce qui n’est pas irréaliste. Ils sont budgété par le directeur de la ligne D à 150 millions d’euros. Ce serait une proposition qui améliore les conditions pour tout le monde.
Concernant les actions en cours ou à venir : une photo de cette salle pleine a été prise pour montrer cette mobilisation importante. Il y a la pétition en ligne. Une demande de rendez-vous à été faite auprès d’Élisabeth Borne, ministre des transports, par Marie Guévenoux et Manuel Valls. Elle prend alors la parole, en remerciant les organisateurs pour l’invitation et ainsi que les élus pour leur présence. Son sentiment sur ce dossier, c’est qu’aujourd’hui, les conditions sont désastreuses : vétusté des rames, incivilités, retard, insécurité… Il faut que cela cesse ! Ce projet fait fausse route. Il faut améliorer la ligne, mais pas au détriment d’un territoire, et c’est le cas ici dans la vallée avec cette proposition, qui n’est donc pas suffisante. On nous annonce une croissance démographique, qui, je pense, ne s’arrêtera à quelconque frontière, et les mauvaises conditions n’arrêteront pas cela. Comment demander aux communes de faire un effort, et les soutenir sur leur projet locaux (constructions de résidences, d’infrastructures), alors qu’on leur coupe un facteur de réussite. Que faire ? On est d’accord sur l’urgence d’entreprendre pour améliorer tout ça. Il faut trouver une solution acceptable pour tous. Je me tiens à l’écoute des élus et du collectif. Je crois que le projet du terrier est une bonne piste. Dans le même état d’esprit, on a fait part à la ministre des transports de nos inquiétudes sur ce projet. On pense que le gouvernement prend conscience de la situation. On voudrait également que Valérie Pécresse rencontre un collectif d’élus.
Le maire de Soisy poursuit alors la liste des propositions. Il y a la demande de création d’une commission d’enquête au Sénat, sur l’examen de la politique de la SNCF vis-à-vis de la longévité de desserte des territoires. Autre élément : participer très activement à la concertation. On sera présent à la consultation mais on voudrait recevoir vos témoignages et vos idées. Saisir la CNDP pour la nomination d’un garant. Une adresse mail est mise à disposition pour recevoir vos témoignages : rerd.valdeseine@gmail.com et un vidéomaton a été installé pour filmer votre témoignage. Vous avez aussi la possibilité de donner votre avis lors de votre signature de la pétition en ligne. Il y a éventuellement la possibilité d’un recours devant la justice.
Chouat, maire d’Évry, prend le micro en commençant par dire que beaucoup de choses ont été dites aujourd’hui. Puis il commence par lister ses vérités, ses sentiments.
Premier sentiment : Depuis que je suis sur evry, je finis par me demander si un jour on trouvera la voie du progrès sur le RER D. Tout ça est dans les cartons de la SNCF, du STIF, de la région, quelque soit la majorité, depuis 15 ans pour le terrier, et depuis 40 ans, pour le projet de tangentielle sud. Pendant ce temps, le territoire se développe. Je me souviens des conversations avec Guillaume Pepy, sans donner des bons ou mauvais points, qui nous disait qu’il fallait envisager un ralentissement de la croissance pour que SNCF puisse rattraper son retard.
Deuxième sentiment : c’est un sentiment de responsabilité. En tant que président d’agglomération et maire d’evry, je ne peux surtout pas entrer dans des débats entre le plateau et la vallée. Ma responsabilité est de rassembler. On a voté dans le grand paris sud sénart où les transports prend une place très importante. Je ne pense pas que convoquer la justice soit nécessaire, qu’il faut utiliser d’autres moyens avant. Pour que tout le monde sache bien, j’ai fait parti des élus locaux qui ont été consultés par la SNCF, sur une chose : il y a des perspectives d’améliorations sur plusieurs RER, dont le nôtre. Mais à quelle échéance ? Pas avant 2025, et avec le retard habituel des travaux, pas avant 2030. Et d’ici là, ce qui aura été gagné sera invisible. Ce qu’on nous a proposer, c’est des améliorations dès 2019. Nous avons dit : il faudra discuter, mais ça posera des problèmes. La question du sud du sud allait se poser, et la vallée commençait à monter.
Troisième vérité : il n’y a pas la possibilité d’attendre, il ne peut pas avoir de perdant. Actuellement, il y a des gagnant possibles et des perdants certains. Il faut trouver une solution. Ça fait 15 ans qu’on se dit ça entre nous. Ces questions, on le retrouve dans toute la grande couronne. Il y a plus de priorité nécessaire à la grande couronne, que d’argent disponible. Ou s’il n’y en a suffisamment, ce ne sera pas dans le calendrier qu’on veut tous, à savoir demain matin. Je pense qu’il faut creuser la question du terrier. Elle a été chiffrée. On sait que cela va prendre au moins 3 ans voir 5 ou 7 ans. Nous, on éclaire un chemin. Le risque majeur, c’est un conflit de calendrier. Parce que je ne voudrais pas que ce soit repoussé en 2025. si on veut mener cela jusqu’au bout, alors chers députés et sénateurs, on ne sait pas choisir des priorités. Vous avez demandés à être rencontrés (avec la ministre des transports), et on voudrait être associés à cette rencontre. Tant que ça reste dans le domaine de la démocratie, on a plus de chance d’être entendu que de se raidir. Comment peut on faire pour éviter ce conflit de calendrier ?
Léonhardt intervient alors. Je suis pour quelques heures encore, maire de Sainte-Geneviève-des-Bois. Je connais mieux la ligne C; j’ai fait ma campagne autour de la bagarre entre les RER B, C et D. Je voudrais tous vous féliciter de votre engagement et de votre travail. Il faudrait ajouter une jambe. l’Essonne est aujourd’hui imaginer comme un département de la 2eme couronne et on commence à nous voir comme la 3ème. On met plus de temps qu’il y a trente ans pour aller à Paris. Il y a beaucoup de partenaires, personne n’y comprend plus rien. j’ai pas envie de devenir des experts en transport. Par contre, on est meilleur pour leur expliquer qu’on ne peut pas continuer comme ça, avec 90 % des financements à Paris et petite couronne. Nos territoires sont méprisés, oubliés, si on ne passe pas à un autre niveau, on va continuer à aller chercher des cacahuètes, parce qu’ici, il n’y a pas de grand stade, ni la Défense, ni le château de Versailles, etc… Il faut faire une bataille organisée, s’appuyer sur des expertises, que l’ensemble des lignes ne soient pas concurrentes. On s’est battu pour le Juvisy – Bibliothèque François Mitterrand en liaison direct sur le RER C. Sur la D, il a fallu créer un arrêt. Si l’Essonne ne se fait pas entendre, avec tous ceux qui luttent, il faut montrer qu’on a une alternative. Maintenant, on a des gens qui préfèrent travailler à Orléans qu’à Roissy car c’est plus près en transport. L’union, c’est le seul moyen pour éviter du déséquilibre.
Jean Féret, de l’association SaDur se présente, en précisant qu’il est également conseiller municipal de Mennecy (mais qui intervient ici que pour SaDur). Notre association existe depuis plus de 10 ans, on a déjà rédigé des cahiers acteurs, en étant neutre politiquement. Je voudrais vous parler de l’équité. c’est un mot clé du SDRIF (NdR : Schéma directeur de la région Île-de-France), que la région doit suivre. Quand on prend des décisions, cela doit être conforme à ce document. Le PDU (NdR : Plan de déplacements urbains pour la région) définit le RER comme étant un transport assurant une desserte continue entre les agglomérations et Paris. SaDur, au printemps, a proposé l’utilisation des voies M, en utilisant les données issues de l’open data de SNCF, et en comptant le nombre de sillons. Missionné par SNCF et le STIF, retour d’une contre expertise négative, avec leur volonté de ne pas croiser les flux. En travaillant sur l’équité, on va forcer tout le monde à réfléchir, pour avoir quelque chose de perçu de juste par tout le monde.
Autre sujet : à Paris gare de Lyon, il y a 28 quais, 4 pour le RER D (qui représente la moitié du trafic de la gare) et le reste pour les grandes lignes. Il est normal pour un TGV de rester 45 min à quai alors que c’est anormal qu’un RER D d’y rester plus de 3 min. Il serait équitable de mieux partager ces ressources. Récemment, on a envoyé un courrier aux députés, et on veut que les députés s’emparent de ce sujet, pour que SNCF réseau ait des décisions contraignantes de l’arafer (NdR : Autorité de régulation du réseau ferroviaire), puisqu’actuellement, il n’y a pas de contrainte sur l’utilisation des quais. L’idée de saisir la commission est excellente, la commission d’enquête est aussi une bonne idée.
Pour terminer, un usager d’un âge avancé prend le micro. Il détaille leurs récentes interventions auprès de SNCF et du STIF. On a vécu le calvaire de Juvisy, qui n’est pas agréable, avec les changements de quai nécessaire, et des actes d’incivilités sur les quais. Il poursuit en voulant évoquer également du dossier Bercy. En accord avec la SNCF, on appelle ça le parcours du combattant, car cette gare est éloignée des lignes de métro, les quais ne sont pas abrités, etc… Donc, à moins d’une évolution importante, on n’est pas pour cette solution.
Ce que nous souhaitons, c’est une solidarité des élus pour avoir la continuité vers Paris. Je ne pense pas que ça améliore les conditions du plateau d’avoir un train toutes les 3 ou 4 minutes au vu des problèmes de ponctualités.
Après cette intervention, le maire de Soisy remercie les présents, les invite à venir les rencontrer pour les questions, et remercie particulièrement les membres du collectif.
La fin de la réunion à lieu à 16h45, sous des applaudissements.
Rédacteur : JM
Les rédacteurs prient les intervenants de les excuser pour les erreurs, indépendantes de leur volonté, de retranscription des paroles de chacun. Il y a eu des moments où plusieurs personnes s’exprimaient simultanément, où certaines personnes étaient assez peu audibles, ce qui a rendu la transcription difficile à certains moments.